Voltaire translates Hamlet's soliloquy:
Demeure, il faut choisir, & passer à l’instant
De la vie à la mort, ou de l’être au néant.
Dieux justes, s’il en est, éclairez mon courage.
Faut–il vieillir courbé sous la main qui m’outrage,
Supporter, ou finir mon malheur & mon sort?
Qui suis–je? Que m’arrête? Et qu’est–ce que la mort?
C’est la fin de nos maux, c’est mon unique asile;
Après de longs transports, c’est un sommeil tranquille.
On s’endort, & tout meurt; mais un affreux réveil
Doit succéder peut–être aux douceurs du sommeil.
On nous menace, on dit, que cette courte vie
De tourmens éternels est aussitôt suivie.
O mort!
O mort! moment fatal! affreuse éternité!
Tout coeur à ton seul nom se glace épouvanté.
Eh! qui pourrait sans toi supporter cette vie?
De nos Prêtres menteurs bénir l’hypocrisie?
D’une indigne maîtresse encenser les erreurs?
Ramper sous un Ministre, adorer ses hauteurs?
Et montrer les langueurs de son ame abattue,
A des amis ingrats, qui détournent la vue?
La mort serait trop douce en ses extrémités.
Mais le scrupule parle, & nous crie, Arrêtez.
Il défend à nos mains cet heureux homicide,
Et d’un Héros guerrier, fait un Chrétien timide.
From "English Tragedy", in Philosophical Letters (1733)